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Salon des Maires : drôle d'ambiance !

Le Salon des maires s’est ouvert ce matin à Paris dans une ambiance tendue, marquée par les incertitudes autour des coupes budgétaires exigées par le gouvernement dans le cadre du projet de loi de finances (PLF) pour 2025.

Par Gildas Lecoq



Cette 106e édition du Congrès des maires s’annonce comme celle de la colère, les élus locaux s’inquiétant de la contribution de 5 milliards d’euros qui leur est demandée pour participer au redressement des comptes publics.

Selon l’Association des maires de France (AMF), cette ponction représenterait plus de 20 % des capacités d’autofinancement des communes, un chiffre qui suscite une vive opposition. André Laignel, premier vice-président délégué de l’AMF, dénonce des baisses cumulées de moyens et des charges nouvelles atteignant 11 milliards d’euros pour les collectivités, qu’il qualifie de "mensonge d’État". Cette situation risque de freiner les investissements locaux et d’aggraver la crise économique.


Dans ce contexte, Catherine Vautrin, ministre du Partenariat avec les territoires, a tenu à rappeler dans le Figaro l’importance du rôle des élus locaux, calmer la tension montante tout en défendant l’effort national demandé : « Je le dis haut et fort : les élus locaux ne sont pas responsables de la situation budgétaire du pays. Tout élu responsable dégage une capacité d’autofinancement en épargnant une partie de son budget pour investir dans l’avenir. J’ai beaucoup de respect pour leur gestion. L’immense majorité des collectivités sont bien gérées et participent au développement économique de leur territoire. Cela dit, il est important que tout le monde contribue à l’effort national de redressement des comptes publics. Car, au final, c’est le contribuable français qui paie. »


Le Sénat, à majorité de droite et du centre, pourrait toutefois tempérer ces mesures. Son président, Gérard Larcher, a exprimé son souhait de réduire l’effort demandé aux collectivités à 2 milliards d’euros, contre les 5 milliards initialement prévus. Le Premier ministre a, de son côté, tenté d’apaiser les tensions en annonçant des ajustements, comme la suppression du caractère rétroactif de la baisse du Fonds de compensation pour la TVA et une révision des prélèvements sur les grandes collectivités.

Cependant, les maires restent dans l’expectative. Alors que le Sénat commence l’examen du PLF, les élus locaux redoutent de nouvelles ponctions sur des critères jugés discutables, notamment pour financer le fonds de précaution destiné à 450 grandes collectivités. Beaucoup craignent que les allégements promis à certains, comme les départements, ne soient compensés par des charges accrues pour d’autres.

Dans ce climat, le Congrès des maires devient le théâtre d’une opposition croissante entre l’État et les élus locaux, lesquels demandent non seulement des efforts plus équitables, mais aussi des garanties sur leur capacité à investir pour leurs territoires. Ce bras de fer budgétaire s’annonce décisif pour l’avenir des collectivités et leurs projets au service des citoyens.

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